
La cyclothymie est un trouble de l’humeur encore trop méconnu. On parle souvent de bipolarité, mais plus rarement de cette forme “légère” qui peut pourtant profondément impacter le quotidien. Elle se manifeste par des variations rapides et fréquentes de l’humeur : sans raison apparente, la personne peut passer d’un état d’enthousiasme, d’énergie ou d’excitation à un état de fatigue, de doute, d’anxiété, voire de mélancolie.
Ces hauts et ces bas ne sont pas aussi marqués que dans le trouble bipolaire de type I ou II, mais ils sont bien réels et souvent épuisants à vivre. Ce qui rend la cyclothymie difficile à repérer, c’est que la personne peut donner l’impression d’être juste “instable”, “émotive” ou “changeante”, sans qu’on comprenne qu’il s’agit en réalité d’un fonctionnement émotionnel particulier.
Une grande réactivité émotionnelle
La cyclothymie s’accompagne très souvent d’hypersensibilité : tout est ressenti plus fort, plus vite, plus profondément. Une simple remarque peut blesser, une attente non comblée peut faire basculer l’humeur, et à l’inverse, une bonne nouvelle ou une attention peut créer un vrai “boost” d’énergie.
Cela peut donner l’image d’une personne instable ou excessive, alors qu’en réalité, elle vit simplement ses émotions sans filtre, parfois sans outils pour les réguler. Le tout sans forcément comprendre pourquoi l’humeur change aussi vite… ce qui peut provoquer culpabilité, incompréhension de soi, voire isolement.
Un terrain favorable aux idées sombres ou à la méfiance ?
Même si la cyclothymie n’inclut pas de paranoïa, il peut arriver, surtout en période de stress ou de “baisse”, que la personne ressente :
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une méfiance accrue envers les autres,
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l’impression qu’on la juge, qu’on l’abandonne,
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ou encore qu’elle perçoive des intentions négatives là où il n’y en a pas.
Un mot mal placé, un message sans réponse, un regard fuyant… et voilà que tout semble chargé d’intentions cachées. La personne peut commencer à penser que les autres ne disent pas ce qu’ils pensent, que tout est manipulé, exagéré, ou “orchestré”.
Elle peut ressentir que “quelque chose cloche”, qu’on lui cache des vérités, qu’il y a une face cachée à tout.
Et plus elle essaie de comprendre, plus elle s’éloigne de la réalité, happée par ses interprétations.
Ce n’est pas de la folie, mais une réaction humaine, amplifiée par une hypersensibilité, une fatigue émotionnelle, ou un sentiment profond d’insécurité intérieure.
Quand on a l’impression de perdre pied en soi, on cherche des explications à l’extérieur. Et parfois, on croit en trouver.
Dans ces moments-là, le monde peut sembler faux, menaçant, manipulateur… Mais en réalité, c’est l’état intérieur qui colore tout de méfiance.
Ces idées dites “paranoïdes” sont généralement passagères, liées à l’émotion du moment, et non à une pathologie psychotique. Elles peuvent être amplifiées par l’hypersensibilité et par une estime de soi fragilisée, surtout si les variations d’humeur sont mal comprises ou mal acceptées.
Un besoin profond d’être aimé… et une peur tout aussi profonde du jugement
La cyclothymie est très souvent associée à une hypersensibilité relationnelle :
un besoin intense de plaire, d’être aimé, d’être reconnu… accompagné d’une peur presque constante du regard des autres.
Cela peut se traduire par :
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une tendance à vouloir bien faire, voire trop bien faire,
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une forme de perfectionnisme pour éviter les critiques,
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une hypervigilance émotionnelle : “Est-ce que j’ai dit quelque chose de mal ? Est-ce qu’il ou elle m’en veut ? Est-ce que je dérange ?”
Dans cette dynamique, le jugement des autres devient central, parfois même au détriment de soi.
La personne peut s’oublier, se suradapter, se fatiguer… juste pour être sûre de ne pas être rejetée. Et si elle perçoit le moindre signe de rejet, ou même une simple indifférence, cela peut suffire à faire basculer l’humeur, créer de la tristesse, de la colère, ou un fort sentiment d’abandon.
Un cycle émotionnel souvent mal vécu
La personne cyclothymique peut vivre un véritable combat intérieur :
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pendant les phases “hautes”, elle a plein d’idées, de projets… mais peut aussi être agitée, avoir du mal à se poser, ou être perçue comme trop intense.
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pendant les phases “basses”, elle doute de tout, perd sa motivation, se replie, se sent vide ou inutile… parfois sans comprendre ce qui a provoqué cette chute.
Et ce va-et-vient émotionnel peut entraîner un cercle vicieux : difficulté à se projeter, instabilité relationnelle, auto-sabotage, fatigue mentale…
Retrouver son axe
Ce qu’il faut, ce n’est pas convaincre, raisonner ou débattre.
C’est revenir à soi, ramener le calme à l’intérieur.
Quand le mental s’apaise, le regard change. Et ce qui semblait étrange ou inquiétant retrouve un sens plus simple, plus clair, plus serein.
L’hypnose, la thérapie émotionnelle, la respiration, peuvent aider à désamorcer ces phases de méfiance, à sortir des spirales d’interprétation, et à se reconnecter à la réalité… la vraie, pas celle dictée par une émotion trop forte.
Frédéric Garcia, hypnotiseur passionné
Valence et Privas
07 55 61 51 00
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