L’hypnose est-elle efficace ?

L’efficacité de l’hypnose est-elle prouvée ?

L’hypnose est utilisée depuis le 19e siècle en psychiatrie, et on trouve des traces de « mise en transe » jusque sur les hiéroglyphes Égyptiens. L’hypnose rencontre un succès grandissant depuis les années 1950, y compris en France. Pourtant, elle n’est pas encore reconnue par l’Ordre des médecins, bien qu’ironiquement les professionnels de la santé peuvent passer un diplôme universitaire (DU).

Même si l’hypnose est auréolée de mythe et de légende, ses effets thérapeutiques sont incontestables. De nombreuses personnes guérissent grâce à cette technique et nombre de psychothérapeutes l’adoptent. L’état hypnotique est connu, reconnu et étudié en psychologie, mais aussi en neuroscience. Grâce à l’avancée de la neurologie, et de l’IRM, on sait que le patient hypnotisé fait réagir les mêmes zones d’activité correspondantes aux fonctions motrices, sensorielles et oculaires.

De nombreuses études ont montré qu’une suggestion hypnotique entraîne des réponses neuronales. Comme celle menée en 1997 par le Pr Stephen Kosslyn, neurologue au Massachusetts GHB. Il a présenté à un groupe de seize personnes une palette de couleurs et une palette de dégradés de gris. Les réactions de leur cerveau étaient enregistrées par un tomographe ont démontrées que lorsque, sous hypnose, on demandait à chacune de ces personnes de « voir » en couleurs la palette de gris, le cerveau avait donc réagi comme s’il voyait de la couleur à la place du gris, ce que demandait la suggestion. C’était l’aire occipito-pariétale, l’une des zones de reconnaissance des couleurs, qui était activée

 

En ce qui concerne la France, un premier rapport très encourageant à été publié par l’Inserm en septembre 2015. Selon l’analyse (2000 /2014) de plus de 50 patients publiés entre 2000 et 2014, l’efficacité de l’hypnose est démontrée dans deux indications : au bloc opératoire lors d’opérations nécessitant une anesthésie locale et dans la prise en charge de la maladie du côlon irritable.Pour d’autres applications (sevrage tabagique, douleurs, dépression…) les experts ont choisi de ne pas se prononcer. « Cela ne signifie pas qu’il ne se passe rien mais que nos méthodes de mesure ne captent pas les modifications du vécu émotionnel », insiste Le Pr Falissard, qui plaide pour qu’à l’avenir soient menées des études intégrants des éléments de sciences sociales et anthropologie afin de mieux appréhender la satisfaction des patients.